Médaille

Hôpital Esquirol

Face : dessin & gravure
Revers : dessin & gravure

C’est une de mes premières médailles que j’ai eu à graver en arrivant à la Monnaie. Mais je n’ai plus aucune information pour vous donner sa date précise !

J’ai retrouvé une photo en noir et blanc de la statue de Jean-Étienne Esquirol… J’en rajoute deux autres, trouvées sur le site en lien ci-joint*.

J’ai également retrouvé mes films de travail et mon rhodoïd pour le report à la sanguine*, collés sur une feuille A4. Ces objets transparents avaient la fâcheuse tendance à disparaître et à me faire perdre du temps… J’avais trouvé l’excellente solution de coller dessus un beau morceau d’adhésif très coloré !

En faisant ma recherche, j’ai trouvé cet article très complet de Mme Ginette Jubinville :

« Le fou, cet enfant de la société. L’aliéné tel que considéré par les premiers psychiatres — Ginette Jubinville. » : http://www.transversejournal.org/articles-16/le-fou-cet-enfant-de-la-societe-laliene-tel-que-considere-par-les-premiers-psychiatres-ginette-jubinville/

En le lisant, je réalise que je n’avais fait aucune recherche sur le sujet, probablement parce qu’on m’avait dit de reproduire la statue, et que je n’avais pas cherché à faire autre chose que de la cadrer dans un cercle… (j’étais encore très obéissant…) !

J’ai réalisé ce travail en taille directe, essentiellement au burin et à l’échoppe. Les photos de détail le montrent bien. J’espère retrouver un jour un exemplaire terminé, pour voir le résultat avec la patine…

La médaille est en module 65 mm, et l’exemplaire avec sa toile mesure 72 mm

Le revers ne contient que le texte :

HÔPITAL ESQUIROL

EN REMERCIEMENT DE VOTRE COLLABORATION

Vous pouvez observer que j’ai deux exemplaires de cette médaille en photo ! Un exemplaire est fini et patiné, l’autre a encore sa toile, il n’est pas détouré. Les photos des détails vous montrent que la gravure n’est pas montée ! Elle allait donc subir un recuit supplémentaire, avant une nouvelle frappe, et peut-être deux, jusqu’à ce que l’estampeur soit satisfait de son travail.

À ce moment, la médaille est confiée à un tourneur spécialisé, qui va enlever la toile. J’en profite pour insister sur le fait que le poids est obligatoirement différent d’une médaille à l’autre, et qu’il ne sert à rien de peser vos médailles au centième de gramme !

Sur la toile, vous pouvez voir des traces de l’outil qui a servi à décoller la médaille de la matrice.

Les médailles, dans les années 1970-1990, étaient poinçonnées sur la tranche. On y indiquait le métal et la date !Mais voilà, cet exemplaire que j’avais pourtant en main il y a peu, et qui aurait pu me donner sa date, est introuvable, nous restons donc dans le flou !

Dernière minute :

J’ai écrit à Madame Ginette Jubinville pour lui signaler mon article et le fait que je la citais. Elle m’a immédiatement répondu, et nous avons entamé des échanges. Elle ignorait l’existence de ma médaille, et m’a demandé s’il était possible de s’en procurer une, ou bien un moulage ! Je savais que cette médaille était « introuvable », j’ai donc demandé à Jean-Charles Viguier s’il lui était possible de lui réaliser un moulage. Le résultat a été immédiat, et notre correspondante est ravie.

Elle nous offre, en échange du moulage, son livre sur Esquirol, prolongement de sa thèse :

https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=65842

« Ginette Jubinville est docteure en histoire de l’art de l’Université de Montréal. Elle poursuit une carrière dans l’enseignement universitaire, la recherche et la communication. »

« Le début du XIXe siècle voit les débuts d’une nouvelle spécialité médicale, l’aliénisme. Cet ouvrage traite du discours porté par les œuvres d’art commandées par ses fondateurs, notamment Philippe Pinel et Jean-Étienne Dominique Esquirol, les précurseurs. Pour la première fois, la subjectivité de l’aliéné est reconnue ; c’est un être vulnérable à qui imposer un modèle de raison, d’harmonie et de stabilité. Les aliénistes travaillent de concert avec les artistes pour exprimer leur idéal philanthropique, animé d’un réel espoir de guérison et pour répondre à la nécessité de construire leur légitimation au sein de la science médicale. »

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