Monnaies

Série Trésors du Nil 1998

Heureusement, j’avais, dans mes connaissances, Madame Christine Gallois, directrice de l’Institut Khéops*, à Paris.

À la fin de l’année 1997, je recevais la demande de six dessins pour une série de pièces nommée « TRÉSORS DU NIL ». Les cinq sujets à traiter m’étaient imposés : le Scribe accroupi, Néfertiti, Ramsès II, Toutankhamon et Champollion.

Le sujet était complexe, et je ne voulais pas commettre d’impairs

Muni de ce cahier des charges, j’ai commencé mes recherches. L’Égypte pharaonique m’était assez bien connue ; fraîchement sorti de Boulle, j’avais découvert, ébahi, l’exposition sur Toutankhamon au Grand Palais en 1967. Elle fut suivie par celle de Tanis, l’or des Pharaons, au Grand Palais en 1987.

Le sujet était complexe, et je ne voulais pas commettre d’impairs. Heureusement, j’avais, dans mes connaissances, Madame Christine Gallois, directrice de l’Institut Khéops*, à Paris. Je suis allé lui rendre visite et je me suis retrouvé au beau milieu d’égyptologues, d’archéologues, et de spécialistes de l’égyptien hiéroglyphique. Je me suis senti vraiment tout petit, mais ces spécialistes m’ont mis à l’aise, et j’ai pu leur poser mes questions.

C’est ainsi tranquillisé que j’ai pu proposer mes dessins. Une fois validés, je me suis réservé la réalisation de la face « Champollion », modelage puis plâtre et résine pour la réduction au tour à réduire, comme c’était devenu la règle. Ce choix justifié pour cette pièce qui était prévue en deux coupures de diamètres différents.

Description

1. TOUTANKHAMON

Ce jeune Pharaon, mort à 18 ans, est devenu mondialement célèbre après la découverte de son tombeau par Howard Carter en 1922. Plus de 5000 objets y étaient exposés ou entreposés. Le plus remarquable est l’ensemble de sarcophages momiformes. C’est le buste de l’un d’eux qui figure sur la pièce, accompagné d’un cartouche au nom du Pharaon. J’y ai joint une autre pièce du Trésor, le Dieu funéraire Anubis qui était installé sur une chapelle funéraire portable.

2. NÉFERTITI

Épouse d’Akhenaton, la beauté de cette Reine était légendaire. Le portrait le plus connu est un buste en « plâtre » peint, conservé au Neues Museum à Berlin (un débat existe à propos de son authenticité). Plus précisément, cette tête est sculptée dans un bloc de calcaire recouvert de stuc et peint.

Je ne pouvais pas échapper à ce chef-d’œuvre ; je l’ai simplement accompagné d’un bouquet de trois fleurs de lotus bleu, et de deux yeux « Oudjat » opposés, qui m’ont permis de stabiliser ma composition.

3. Le Scribe accroupi

Le Scribe est une des œuvres majeures du Musée du Louvre. Cette statue en calcaire représente un personnage non identifié, pratiquant un métier important. Le scribe notait sur des tablettes d’argile ou des feuilles de papyrus, tout ce qui devait être enregistré pour la gestion d’un domaine, d’une institution, d’un ministère.

J’ai accompagné ce personnage de cinq fleurs de papyrus, et de trois lignes de texte, extraites d’un papyrus du Livre des Morts. Ce texte est écrit en hiéroglyphes cursifs,correspondant au contexte du travail du Scribe. En outre, il cale ma composition.

4. RAMSÈS II

Ramsès II est connu par son visage momifié, retrouvé étonnement bien conservé. Je n’ai pas retenu un seul instant le choix de cette représentation. Tout au contraire, j’ai choisi une magnifique stèle exposée au Louvre, le représentant en jeune Prince, peigné d’une tresse latérale et coiffé d’un uræus Royal.

Comme j’ai détaché le personnage du fond de la stèle, j’ai pu remettre le cartouche indépendant, pour garder son identification.

5. CHAMPOLLION

Je finis la présentation de cette série par la pièce la plus importante (selon moi) qui honore ce grand égyptologue mondialement reconnu. Jean-François Champollion est né à Figeac, puis il est venu à Grenoble. Son frère a ensuite habité à Vif, où un Musée en en cours de création. La renommée de Champollion est due au déchiffrement des hiéroglyphes.

J’ai choisi le portrait le plus connu, peint par Léon Cogniet, et exposé au Louvre. J’y ai joint, coupé en deux, le cartouche de Ptolémée, sur lequel il avait travaillé et démontré sa méthode. Ce cartouche encadre la partie sommitale de l’obélisque de Louxor, résultat emblématique des longues relations entre la France et l’Égypte, pour la venue duquel Champollion a beaucoup œuvré.

C’est avec beaucoup de plaisir et d’application que j’ai réalisé le modelage de cette pièce, dont le plâtre reste pour moi un précieux témoignage de cette aventure !

6. Revers commun

C’est suite à ces visites à l’Institut Khéops que j’ai choisi de faire figurer, sur le revers, un célèbre site et ses monuments emblématiques : Gizeh, le sphinx et trois pyramides.

Figurent aussi sur le revers, le titre, les valeurs faciales (10F ou 50 F), les différents de la Monnaie de Paris et de Pierre Rodier, Graveur Général.

« République Française » figurera sur chaque face, abrégé en RF.

Toutankhamon

Face : dessin

Néfertiti

Face : dessin

Scribe accroupi

Face : dessin

Ramsès II

Face : dessin

J.F Champollion

Face : dessin et gravure

Revers commun

Face : dessin

Le tirage des pièces définies par le présent arrêté est limité à :

  • 2 000 exemplaires de pièces de 100 F en or pour chacun des deux thèmes Toutankhamon et Le Scribe accroupi ;
  • 3 000 exemplaires de pièces de 50 F en or pour le thème Champollion ;
  • 15 000 exemplaires de pièces de 10 F en argent pour chacun des trois thèmes Champollion, Néfertiti et Ramsès II.
Ces pièces ont cours légal.
NOTA : L'ordonnance 2000-916 du 19 septembre 2000 est entrée en vigueur au 1er janvier 2002. Elle substitue l'euro au franc.

Arrêté du 29 mai 1998 relatif à la frappe et à la mise en circulation de pièces commémoratives de 100 F, de pièces commémoratives de 50 F et de pièces commémoratives de 10 F

NOR : ECOT9816273A

Version en vigueur au 31 décembre 2001

NOTA : L'ordonnance 2000-916 du 19 septembre 2000 est entrée en vigueur au 1er janvier 2002. Elle substitue l'euro au franc.
Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie,
Vu la loi n° 97-1269 du 30 décembre 1997 relative à la loi de finances pour 1998 ;
Vu le décret n° 74-797 du 23 septembre 1974 autorisant la fabrication de pièces de 50 F ;
Vu le décret n° 74-798 du 23 septembre 1974 autorisant la fabrication de nouvelles pièces de 10 F ;
Vu le décret n° 82-745 du 24 août 1982 autorisant la fabrication de nouvelles pièces de 100 F,
Article. 1er
La composition et les caractéristiques des pièces commémoratives de 100 F en or, de 50 F en or et de 10 F en argent définies par le présent arrêté sont fixées conformément au tableau figurant en annexe.
Elles sont frappées par la direction des Monnaies et médailles pour le compte de l'Etat.
NOTA : L'ordonnance 2000-916 du 19 septembre 2000 est entrée en vigueur au 1er janvier 2002. Elle substitue l'euro au franc.
Article. 2
L'ensemble des pièces visées par le présent arrêté constitue une collection intitulée Les Trésors du Nil.
Cette émission concerne deux types de pièces de 100 F, un type de pièces de 50 F et trois types de pièces de 10 F.

Les trois types de revers correspondent aux trois valeurs faciales, 100 F, 50 F et 10 F. Ils sont conformes aux modèles créés par l'atelier de gravure des Monnaies et médailles.

Le motif central, commun à l'ensemble des revers, évoque les célèbres monuments de l'ancienne Egypte, le Sphinx de Gizeh et les trois pyramides de Khéops, de Khéphren et de Mykérinos. En légende figure l'inscription Trésors du Nil. La valeur faciale est située à l'exergue délimitée, dans sa partie supérieure gauche, par le millésime 1998.

La collection Trésors du Nil comprend cinq types d'avers conformes aux modèles créés par l'atelier de gravure des Monnaies et médailles.

Le premier avers comporte un portrait en buste de l'égyptologue français Jean-François Champollion (1790-1832). Sur le côté droit de la composition se dresse le faîte de l'obélisque de Louxor, transporté en 1831 place de la Concorde, à Paris. Sous le motif principal sont insculpées les lettres RF et la transcription de divers hiéroglyphes. En légende figure la mention J.-F. Champollion.

Le deuxième avers est consacré au pharaon de la xviiie dynastie Toutankhamon. La composition y associe la représentation du sarcophage du pharaon à celle du dieu à tête de chacal Anubis. De part et d'autre des lettres RF, sont inscrits, en légende, la mention Toutankhamon et, à l'exergue, divers hiéroglyphes.

Le troisième avers représente, en buste, la reine Néfertiti, femme d'Aménophis IV-Akhenaton, pharaon de la xviiie dynastie. Les lettres RF et des tiges surmontées de fleurs sont inscrites de part et d'autre du motif principal. A l'exergue, deux hiéroglyphes entourent la partie inférieure du buste. En légende est mentionné le nom Néfertiti.

Le quatrième avers comporte une représentation de la statuette polychrome déposée au musée du Louvre Le Scribe accroupi. Sur la droite du motif principal, sont insculpées des tiges surmontées de fleurs, ainsi que les lettres RF. Sur la gauche, est mentionnée la légende Le Scribe accroupi. A l'exergue, divers hiéroglyphes entourent le socle de la statuette.

Le cinquième avers est consacré à Ramsès II, pharaon de la xixe dynastie. Ramsès II est représenté enfant, déjà couronné du bandeau royal. A droite du personnage sont inscrites la légende Ramsès II et les lettres RF. A sa gauche, sont transcrits divers hiéroglyphes.

NOTA : L'ordonnance 2000-916 du 19 septembre 2000 est entrée en vigueur au 1er janvier 2002. Elle substitue l'euro au franc.

Liens :

Message personnel

J’envoie mes salutations et nos remerciements à Sylvie Juvénal, et à la Monnaie de Paris pour leur aide précieuse !

Jean-Luc Maréchal, 1er novembre 2020

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