Monnaie

Série Europa 1999-2000

L’histoire de l’Europe par son architecture

Pour cette collection« Europa 2000 », il m’avait été demandé de créer une série sur l’histoire de l’Europe par son architecture…

Le cahier des charges me limitait à sept coupures. Je devais, dans ces sept cercles de 37 mm (31 pour l’or), couvrir l’histoire de l’Europe depuis la civilisation grecque jusqu’aux années 2000, en cherchant à représenter le plus de pays possible !

Vaste et passionnant sujet, mais ô combien délicat !

J’ai donc commencé un inventaire sur lequel j’ai noté, pêle-mêle, les architectures qui me semblaient incontournables : le Parthénon, le pont du Gard, Notre-Dame de Paris, Chambord, Versailles, la tour Eiffel… Il me fallait des bâtiments, mais aussi des détails, des sculptures… En général, je bâtis mes compositions avec trois éléments ; je recherche des rythmes, des contrastes, des verticales et des horizontales… Je pense aussi à la fabrication en « B.E », la fameuse « Belle Épreuve ».

J’ai beaucoup crayonné, proposé, attendu, argumenté, modifié mes idées… Jusqu’à preuve du contraire, aucun de mes croquis ou dessins n’a survécu dans mes archives***, sauf sur un dépliant publicitaire de la Monnaie, dont les illustrations sont de piètre qualité (tramage important). Je n’ai pas eu à faire face à beaucoup de discussions : en 1999 et 2000, j’étais un vieux briscard ! Mais c’est la dernière pièce, sur l’Art Moderne, qui a été le gros grain de sable, dont je vais vous parler.

J’ai choisi aussi d’ajouter un fil rouge commun : une carte d’Europe, avec des cercles d’ondes dont le centre indique, en général, la provenance de mes sélections… Ces cercles m’ont servi pour retrouver, 23 ans plus tard, certains monuments que j’avais choisis et oubliés !

Vous observerez que, pour la pièce sur l’Art Moderne, ces cercles ne partent pas de l’Europe, puisqu’ils sont issus de mon imagination !

Les pays représentés ont donc été la France, loin en tête (10 fois), puis l’Italie, la Grèce, l’Espagne et l’Autriche (2 fois), la Belgique et l’Allemagne (1 fois)… J’ai « oublié » le Portugal, la Scandinavie et les pays de l’Est…

J’avais toutefois envisagé de représenter ma chère Roumanie en plaçant la colonne infinie de Constantin Brâncuși (sise à Târgu Jiu), mais elle n’a pas dépassé le cap de mes brouillons… Je le regrette beaucoup !

***Dernière minute 1 : je viens de découvrir une photo sur laquelle il y a un montage des sept dessins de la série, dont le 4e et le 5e sont des projets intermédiaires, notablement différents des projets gravés ! Impossible de les retrouver… Je pense qu’ils sont partis dans un des legs… Il ne me reste plus grand-chose chez moi…

***Dernière minute 2 : je viens de découvrir un stock de disquettes et de différentes sauvegardes, parmi lesquelles des fichiers DAO de cette série, que je rajoute à ma documentation.

Description

1. ART GREC ET ROMAIN. 1000 av. 476 apr. J.-C.

Mon découpage temporel m’a amené à regrouper la Grèce et l’Italie antique. J’ai imbriqué le portique des Caryatides de l’Érechthéion et une colonne dorique du Parthénon, le pont du Gard sur le Gardon, et l’arc de triomphe de Constantin, à Rome.

2. ART ROMAN. Xe-XIIe siècle.

J’ai fait figurer des colonnettes doubles du cloître de l’abbaye Notre-Dame de Sénanque (Vaucluse), le Christ en Majesté du tympan de Vézelay, et le double portail das Praterias à Saint-Jacques de Compostelle.

3. ART GOTHIQUE. XIIe-XVIe siècle.

J’ai choisi l’élévation gothique avec le chœur de la cathédrale de Cologne, l’entrée de la lumière avec la rose du transept de Notre-Dame de Paris, le décor par une statue-colonne de la cathédrale de Chartres.

4. ART DE LA RENAISSANCE. XVe-XVIe siècle.

Exceptionnellement, j’ai choisi 4 éléments : l’homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci et le château de Chambord, mondialement connus ; l’escalier du château de Blois ; le dôme de la basilique Saint-Pierre de Rome. Vous noterez la grande différence entre le dessin du prospectus de 1999, sur lequel le Portugal apparaissait, et le résultat en 2000…

5. ART CLASSIQUE ET BAROQUE. XVIIe-XVIIIe siècle.

La fontaine d’Apollon sur son char, dans le parc de Versailles ; l’impressionnante abbaye de Melk, qui surplombe le Danube, en Autriche ; la maison du Sac, à Bruxelles. Observez là encore la grande différence entre le brouillon du prospectus de 1999 et le résultat en 2000…

6. ART NOUVEAU. Entre XIXe et XXe siècle.

Je ne pouvais pas ignorer notre chère tour Eiffel ! J’ai choisi de n’en représenter qu’un fragment qui encadre le Palais de la Sécession, à Vienne (Autriche), et le Palais Güell de Gaudì, à Barcelone (Espagne). Pour cette pièce, le projet de 1999 a été respecté.

7. ART MODERNE

Pour la dernière monnaie de la série, ce fut plus compliqué… Toutes les architectures modernes qui me plaisaient étaient très récentes, donc protégées par des droits d’auteur, ce qui compliquait mon travail et celui des services juridiques de l’Administration des Monnaies ! Seules les créations de Le Corbusier semblaient être libres, ainsi la très belle chapelle Notre-Dame du Haut, bâtie à Ronchamp (Haute-Saône) en 1955, est entrée dans ma sélection.

J’ai aussi tenté de faire figurer la colonne infinie, de Constantin Brâncuși, située à Târgu Jiu (Roumanie), comme vous pouvez le voir sur le seul avant-projet survivant. Brâncuși est considéré comme le créateur de la sculpture moderne…

Pour les deux autres éléments nécessaires à ma composition, j’ai choisi d’inventer un pont à haubans, ainsi qu’un curieux bâtiment-bulbe… On ne m’a jamais demandé où se trouvaient ces deux constructions…

Mes choix ont été validés. J’ai réalisé le modelage puis le plâtre de cette pièce, la résine est passée au tour à réduire, j’ai contrôlé le travail qui est parti en fabrication, les premières pièces ont été mises en vente… Tout se passait bien, jusqu’au moment où les « ayants-droit » de Le Corbusier ont découvert cette fabrication, et se sont opposé à sa diffusion. Les services juridiques de la Monnaie ont tenté une négociation, mais rien n’y a fait. La Monnaie devait stopper la fabrication, elle devait même récupérer toutes les pièces vendues… ce qui n’a pas vraiment été fait !

En urgence, j’ai dû imaginer un bâtiment ayant un encombrement semblable à celui de la chapelle, et j’ai réalisé la substitution sur les plâtres… C’est à cause de cette mauvaise blague que vous avez deux versions de cette pièce.

Les trois architectures étant sorties de mon imagination, j’ai pensé qu’un petit « JLM » devrait y figurer… L’ai-je fait ? À vous de voir !

Art Grec et Romain

Face : dessin

Art Roman

Face : dessin

Art Gothique

Face : dessin

Art de la Renaissance

Face : dessin

Art Classique et Baroque

Face : dessin

Art Nouveau

Face : dessin

Art Moderne (version 01)

Face : dessin & gravure

Art Moderne (version 02)

Face : dessin & gravure

Le tirage des pièces définies par le présent arrêté est limité à :

  • Pièces de 655,957 F en or : 2 000 exemplaires pour chacune des trois séries de l'année 1999 ;
  • Pièces de 655,957 F en or : 2 000 exemplaires pour chacune des quatre séries de l'année 2000 ;
  • Pièces de 6,55957 F en argent : 20 000 exemplaires pour chacune des trois séries de l'année 1999.
  • Pièces de 6,559 57 F en argent : 15 000 exemplaires pour chacune des quatre séries de l'année 2000.
Ces pièces ont cours légal.
NOTA : L'ordonnance 2000-916 du 19 septembre 2000 est entrée en vigueur au 1er janvier 2002. Elle substitue l'euro au franc.

Arrêté du 28 mai 1999 relatif à la frappe et à la mise en circulation de pièces commémoratives de 655,957 F et 6,55957 F

NOR : ECOT9914025A

Dernière mise à jour des données de ce texte : 01 janvier 2002

Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie,

Vu le décret n° 98-1159 du 16 décembre 1998 autorisant la fabrication de pièces d'une valeur faciale en francs égale à 1 euro, 10 euros et 100 euros

Article. 1er
Les pièces de 655,957 F en or et 6,55957 F en argent définies par le présent arrêté seront frappées au millésime 1999 par la direction des Monnaies et médailles pour le compte de l'Etat.
Leur composition et leurs caractéristiques sont fixées conformément au tableau figurant en annexe.
NOTA : L'ordonnance 2000-916 du 19 septembre 2000 est entrée en vigueur au 1er janvier 2002. Elle substitue l'euro au franc.
Article. 2
Ces pièces illustrent les trois premiers thèmes d'une série consacrée à sept périodes successives de la construction de l'Europe.
Leurs valeurs faciales en francs correspondent exactement aux valeurs de 1 euro et 100 euros, déterminées à partir du taux adopté par le Conseil de l'Union européenne le 31 décembre 1998.
Les trois thèmes traités sur les avers des pièces sont :
- L'art grec et romain ;
- L'art roman ;
- L'art gothique.
Première série d'avers : inscriptions en légende : Art grec et romain, 1000 av. 476 apr. J.-C..
La composition centrale comporte des éléments architecturaux des monuments européens suivants :
Caryatides de l'Erechthéion ;
Colonne dorique du Parthénon d'Athènes ;
Pont du Gard, à Nîmes ;
Arc de triomphe de Constantin, à Rome.
Dans la partie supérieure de la composition, une carte d'Europe indique le rayonnement de l'art grec et romain à travers les différents pays européens et les dates de la période de naissance et de diffusion de cet art. Une carte d'Europe adaptée à l'art concerné se retrouve sur toutes les pièces de la collection.
Deuxième série d'avers : inscriptions en légende : art roman, xe-xiie siècle.
Outre la carte d'Europe concernant l'art roman, la composition centrale comporte des éléments architecturaux des monuments européens suivants :
Deux colonnettes géminées du cloître de Sénanque ;
Christ en majesté du portail central du narthex de Vézelay ;
Portail des orfèvres de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Troisième série d'avers : inscriptions en légende : art gothique, xiie-xvie siècle.
Outre la carte d'Europe concernant l'art gothique, la composition centrale comporte des éléments architecturaux des monuments européens suivants :
Choeur de la cathédrale de Cologne (Köln) ;
Statue colonne du portail royal de la cathédrale de Chartres (piédroit de gauche de l'entrée principale) ;
Rosace du transept sud de Notre-Dame de Paris.
Revers : visage de femme, chevelure flottant au vent, symbolisant l'Europe, avec en inscription la mention EUROPA. Onze étoiles disséminées dans la chevelure évoquant les onze pays de l'Union monétaire.Valeur faciale : 655,957 francs ou 6,55957 francs.Mentions : sigle de l'euro inscrit dans un cercle et RF.
Millésime : 1999.
En légende : noms des onze pays de l'Union monétaire, dans leur langue officielle : Belgique/België, Deutschland, Espanla, France, Ireland, Italia, Luxembourg, Nederland, Onsterreich, Portugal, Suomi.
NOTA : L'ordonnance 2000-916 du 19 septembre 2000 est entrée en vigueur au 1er janvier 2002. Elle substitue l'euro au franc.

Arrêté du 12 septembre 2000 relatif à la frappe et à la mise en circulation de pièces commémoratives de 655,957 F et 6,559 57 F

NOR : ECOT0014103A

Version initiale

Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie,

Vu la loi de finances pour 2000 (no 99-1172 du 30 décembre 1999) ;

Vu le décret no 98-1159 du 16 décembre 1998 autorisant la fabrication de pièces d'une valeur faciale en francs égale à un euro, dix euros et cent euros

Article. 1er

La composition et les caractéristiques des pièces commémoratives de 655,957 F en or et de 6,559 57 F en argent, définies par le présent arrêté, sont fixées conformément au tableau figurant en annexe.

Elles sont frappées par la direction des Monnaies et médailles pour le compte de l'Etat.

Article. 2

Ces pièces illustrent quatre thèmes d'une série consacrée à sept périodes successives de l'histoire culturelle européenne.

L'avers et le revers sont conformes aux modèles créés par l'atelier de gravure des Monnaies et médailles.
Leurs valeurs faciales en francs correspondent exactement aux valeurs de 1 euro et 100 euros, déterminées à partir du taux adopté par le Conseil de l'Union européenne le 31 décembre 1998.
Les thèmes traités sur les avers des pièces sont :
- l'art de la Renaissance ;
- l'art classique et baroque ;
- l'Art nouveau ;
- l'art moderne.
Première série d'avers : inscriptions, en légende, « art de la Renaissance » et, à l'exergue, « xve-xvie siècle ».
Le motif central décrit, à travers des éléments architecturaux empruntés à des monuments italiens et français, tel le château de Chambord, l'évolution des xve et xvie siècles européens
Une carte d'Europe indique le rayonnement de l'art de la Renaissance à travers les différents pays européens. Une carte d'Europe adaptée à l'art concerné se retrouve sur toutes les pièces de la collection.
Deuxième série d'avers :  inscriptions, sur le pourtour de la pièce, « art classique et baroque », « xviie-xviiie siècle ». Carte de la diffusion de cet art en Europe.
La composition évoque, à travers des représentations partielles de monuments de l'Europe germanique et flamande, l'art baroque qui se développe en Europe aux xviie et xviiie siècles. A ce mouvement, par réaction, s'opposera, principalement en France, l'art classique. La sculpture est illustrée par la fontaine d'Apollon du château de Versailles.
Troisième série d'avers : à la fin du xixe siècle, en particulier en Europe, les recherches dans la conception des bâtiments donnent naissance à un mouvement appelé « Art nouveau », lié à l'utilisation de nouveaux matériaux tel le fer utilisé pour la construction de la tour Eiffel.
« xixe et xxe siècle » et, en légende, « Art nouveau ». Carte de la diffusion de cet art en Europe.
Quatrième série d'avers : la pièce consacrée à l'art moderne au xxe siècle illustre les essais d'architecture fonctionnelle ainsi que l'utilisation du béton en lignes courbes.
Inscriptions, en légende « art moderne », et à l'exergue, « du xxe au xxie siècle ». Carte de la diffusion de cet art en Europe.
Revers commun aux quatre séries de pièces : visage de femme, chevelure flottant au vent, symbolisant l'Europe, avec en inscription la mention « EUROPA ». Des étoiles disséminées dans la chevelure évoquent les pays de l'Union monétaire.
Valeur faciale : 655,957 F ou 6,559 57 F.
Mentions : sigle de l'euro, Euro, inscrit dans un cercle et « RF ».
Millésime : 2000.
En légende : noms des onze pays de l'Union monétaire, dans leur langue officielle, « Belgique/België, Deutschland, España, France, Ireland, Italia, Luxembourg, Nederland, Osterreich, Portugal, Suomi ».

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