Médaille

Vincent Van Gogh 1853-1890

Je n’ai jamais su pourquoi mon projet était resté dans les tiroirs, et je n’ai pas trouvé de médaille ni de monnaie pour commémorer de la mort de cet immense artiste....

Dans le but de commémorer les cent ans de la mort de cet artiste, la Monnaie de Paris m’avait demandé de créer une médaille « Van Gogh », d’un diamètre de 26 mm.

Souvent, les demandes émanaient du Service commercial qui les faisait suivre à l’Atelier de Gravure… parfois sans bon de commande officiel… C’est peut-être ce qu’il s’est passé dans ce cas de figure, en tout cas, je n’en ai retrouvé aucune trace.

Je me suis mis au travail sans barguigner, étant un fervent admirateur de ce peintre. Dans mes jeunes années, alors que je venais d’entrer à Boulle (1962), j’avais réalisé une copie du portrait du Docteur Gachet, pour l’offrir à ma marraine. Celle-ci me l’a rendu à la fin de sa vie, et il est toujours accroché sur un des murs de ma maison (fig. 1 à 3).

Ai-je besoin de vous présenter Vincent Van Gogh ?

Artiste génial comme nous en connaissons peu, tourmenté jusqu’à l’extrême, il a peint pendant un très petit nombre d’années, moins de dix ans, et pourtant son œuvre est immense. Elle est caractérisée par la couleur, par le mouvement, et la fougue.

Pour la face, j’ai d’abord travaillé sur deux de ses nombreux autoportraits, avant de me décider sur celui « au chapeau de paille », que j’ai trouvé plus doux et plus adapté tant à la transcription monétaire ainsi qu’à sa composition dans un cercle ! (Fig. 4 à 7).

Pour le revers, je n’ai pas osé échapper aux tournesols… J’aurais peut-être dû ? J’ai composé deux revers d’après deux des nombreux tableaux appelés « vases aux quinze tournesols » (Fig. 8 à 11). Avec du recul, je ne suis pas enchanté par ce que j’ai fait, j’aurais peut-être dû choisir un paysage, un champ de blé, des oliviers… (Fig. 45 à 48).

Une fois le choix des dessins fait, j’ai modelé mes deux faces en plastiline©, au module peu académique de 116 mm, qui correspond à un rapport de réduction de 1/4,5e.

J’ai travaillé en modelant ma pâte avec l’objectif de garder bien visibles les marques de l’ébauchoir. J’ai cherché au mieux à transcrire les touches de pinceau, tout en inventant le volume. Je n’ai, bien entendu plus de traces de ces modelages.

J’ai gardé les deux plâtres en creux, sur lesquels je n’ai fait aucune retouche. J’y ai simplement ébauché le texte « VAN GOGH 1853-1890 », et « Vincent » (Fig. 17 à 25 - Legs J-C. Viguier).
J’ai sauvé seulement le plâtre en relief de la face. Ma seule intervention a été d’y surfacer les lettres de la légende.

À ce propos, j’ose dire que ce texte est absolument indigent, totalement indigne d’un tel sujet !

Je vous offre une série de photos de l’ensemble de mon travail sur la face, puis des détails, avec des éclairages différents, auxquelles je joins des extraits du tableau(Fig. 26 à 39).

Pour finir, je vous montre la médaille réalisée par Raymond Joly, ancien Graveur Général des Monnaies (Fig. 40-41) et la pièce de 10 francs-1,5€ de 1996, dont je ne connais pas l’auteur (Fig. 42 à 44).
J’ai aussi fait un choix de tableaux qui m’inspirent, pour le cas où je devrais réaliser en revers en 2021 (Fig. 45 à 48).

Nota

Ces projets datent de 1990, et je n’ai possédé mon premier ordinateur que l’année suivante ! Ça m’aurait servi pour la mise en place du texte, et certaines améliorations de mises en page ! La chance est que, pour monter un dossier, j’avais regroupé plusieurs des dessins et films réalisés pour ce travail. Je peux donc vous les présenter (Fig. 12 à 16 - Legs J-C. Viguier).