Médaille

Institut du monde arabe

Voilà un sujet de médaille que j’avais accepté de grand cœur, et qui mérite bien un article !

La commune dans laquelle je résidais depuis 1980, Savigny-le-Temple (77), s’était jumelée, dans les années 90, avec quatre villes, dont une en Roumanie (Comarnic, dont je vous parle par ailleurs, dans mon récit « Roumanie si proche et si lointaine ») et une en Mauritanie : Boutilimit. J’ai beaucoup milité dans « SSF », Savigny Sans Frontières, et j’ai donc eu des liens avec le monde arabophone.

Par mes activités à la Monnaie, nous avions assez souvent à graver des monnaies, des médailles ou bien des timbres secs et des cachets de douane pour nos « anciennes colonies »… Je souriais en voyant mes collègues tirer la langue lorsqu’ils héritaient d’un de ces travaux !

J’avais, pour ne pas faire comme eux, choisi de m’inscrire à un cours de langue arabe. Ces cours qui se déroulaient au Ministère des Affaires Étrangères, quai d’Orsay, après ma journée de travail et à mes frais. Ma professeure était une gentille Libanaise, Noura. Et puis, au bout de deux ans, la Monnaie a accepté de me payer des cours qui avaient lieu au Ministère des Finances, et surtout pendant mes heures de travail, ce qui n’était pas négligeable !

J’avais adhéré à l’Institut de Monde Arabe, et j’étais abonné à leur très belle revue : Quantara. J’ai profité de merveilleuses expositions, telles que les carnets de voyage de Delacroix. J’étais donc un peu « chez moi » à l’IMA, dans ce très beau bâtiment dû à l’architecte Jean Nouvel.

Au printemps 1997, l’IMA commande une médaille à la Monnaie de Paris, pour fêter son dixième anniversaire. Je n’avais comme seule consigne, que de mettre en valeur l’architecture du bâtiment.

Je me suis acquitté de cette commande, mais j’avoue que j’avais été déçu de cette consigne et je regrette toujours que cette médaille ne représente pas du tout l’âme de l’Institut…

Lors de la cérémonie des 10 ans de l’IMA, ma médaille fut présentée au public. Il y avait toutes les Ambassades des pays concernés, et, bien entendu, l’Administration des Monnaies et Médailles était représentée par notre directeur et quelques chefs de service…

J’étais présent en qualité d’adhérent de l’IMA. Voyant ma hiérarchie, je suis allé les saluer, puis je suis allé rejoindre la délégation mauritanienne pour leur faire mes « salamalecs » *

* Salamalecs : de l’arabe Es-salām ‘alaïkum = que la paix soit sur vous. Cette expression est toujours au pluriel, même si l’on ne s’adresse qu’à une seule personne !

Ø de la médaille : 81 mm / Poids : 275.25 g

Description

Face

J’ai modelé le bâtiment en haut-relief, avec grande précision des éléments, pour être fidèle au bâtiment qui est très impressionnant à chaque fois que l’on arrive devant lui.

J’ai marqué le décor de moucharabiehs en filigrane, avec un des diaphragmes qui permettent de régler l’entrée de la lumière en fonction du soleil.

Sur le socle du bâtiment l’indication du créateur du bâtiment : d’ap. JEAN NOUVEL.

Revers

Je me suis contenté du logo de l’IMA : INSTITUT DU MONDE ARABE معهد العالم العربي au milieu du décor géométrique des moucharabiehs. J’ai caché une fleurette d’atelier AGMM.

Face : dessin & gravure
Revers : dessin & gravure

Nota

1 : Je me souviens très bien du jour où j’ai cassé mes plâtres à coup de massette, consciencieusement, pour faire de la place dans mes étagères !

2 : J’ai légué cette médaille à Rida Roty, arrière-petit-fils d’Oscar Roty, et aussi professeur de langue arabe.

3 : Merci à Christiane Morand qui a offert cette publication de la Monnaie de Paris à J-C V, et sur laquelle cette médaille et moi-même figurons en bonne place ! (Cela suffit-il comme preuve à ceux qui en demandent ?)

4 : Jean-Charles Viguier a trouvé et acheté une version économique de ma médaille, dont je me demande comment elle a pu être réalisée… (Avec mon outillage, c’est évident)…

PS J’avais trop bien rangé la petite médaille et maintenant que je l’ai retrouvée, je peux vous en montrer quelques photos ! Je suis très étonné par ce travail, qui ressemble fort à un “piratage”… Il s’agit d’une reprise complète de ma médaille, avec suppression des volumes, et un recadrage du revers. Les 2 fleurettes AGMM, le poinçon MdP et la corne bronze ont disparu. Seul est resté la marque “d’ap. J. Nouvel”. Néanmoins, le travail est proprement fait.

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