Pourquoi cette rubrique « témoignage » ?
Lorsque l’idée m’est venue de créer un site Internet dédié à la 10 francs Génie et à son créateur, Jean-Luc Maréchal, c’était avec l’intention qu’il soit original, et différents des autres. Il ne s’agissait pas de faire un site de promotion, mais bel et bien un site d’informations, et de partage des connaissances.
Cette idée a pris forme lors d’un repas chez Jean-Luc et pendant lequel j’ai fait la connaissance de son fils, Olivier, dont le métier est la création de sites Internet. J’ai contacté plus tard Olivier afin de le mettre dans la confidence. Il était évident qu’Olivier était la pièce manquante à ce projet !
Rapidement, nous avons travaillé sur le projet du site Internet à trois. Jean-Luc était chargé du rédactionnel, Olivier de la partie technique, et pour ma part, je gérais la publication. Dès lors qu’une idée me paraissait intéressante, j’en faisais part à Olivier, qui tâchait de la transcrire techniquement. Et tout ceci sans que Jean-Luc, son père ne se doute de rien.
Cette période fut un réel bonheur !
Grace à notre travail commun, le site a rapidement pris vie. Et dès que notre collaboration permit d’obtenir un résultat abouti, j’annonçais à Jean-Luc le nom du Webmaster. La surprise fut totale !
Le site ainsi créé a été mis en ligne le jour de la fête des pères (jolie cadeau d'un fils à son père).
Depuis, nous mettons à disposition du plus grand nombre, d’innombrables informations issues du graveur à l’origine des monnaies et des médailles que nous connaissons. Mais rien sur la personne…
J’ai donc souhaité collecter et diffuser sur ce site Internet des anecdotes qui révèlent la personnalité de Jean-Luc.
Bruno Visentini
Cette première anecdote vient du filleul de Jean-Luc à l’école Boulle, Monsieur Jean-Yves Thébault.
Je vais donc vous transcrire intégralement la lettre reçue par cet homme qui a une écriture extraordinaire faisant tant plaisir à voir.
Rennes le 7 juillet 2020.
Monsieur Bruno Visentini, bonjour.
J’ai eu grand plaisir à découvrir votre sympathique message. Voici donc ce que je peux vous raconter concernant monsieur Jean-Luc Maréchal. Je suis entré à l’école Boulle au mois de septembre 1965, pour intégrer l’atelier de gravure sur acier. Jean-Luc y était déjà, en quatrième et dernière année ; c’est donc sa promotion qui dut, selon la tradition, organiser le baptême des nouveaux arrivants ! cela m’autorisa donc, par la suite, de lui décerner le titre de parrain. Quand il quitta l’école, muni de son diplôme, avec quelques camarades de sa promotion, ils firent l’acquisition d’une splendide traction avant Citroën, un 15 six, dont ils customisèrent la carrosserie façon mur de briques. Cette joyeuse bande partit sillonner les routes de notre belle France, pour aller faire du kayac sur le Verdon ; à chaque arrêt, le succès était garanti !
Cette anecdote est importante, et nous découvrirons par la suite pourquoi ?
Puis Jean-Luc entra dans la vie active en s’installant à son compte, comme artisan, avec un camarade de promotion qui s’appelait Bergevin.
Le 13 octobre 1975, après avoir passé le concours, j’entrais en qualité de graveur, à l’Administration des Monnaies et Médailles ; ce sanctuaire était le Graal de la profession. Un an plus tard, quelle ne fut ma surprise de voir arriver Jean-Luc qui venait lui aussi de réussir le concours d’entrée. Nous renouâmes alors le fil de notre amitié en l’appelant parrain. Découvrant ma passion pour les armes anciennes, il me surnomma « Chassepot » ; c’était le nom de l’inventeur du premier fusil règlementaire français à verrou en 1866. Il faut dire que j’avais consacré ma première prime à l’achat de cette arme tant convoitée !
Grâce à ses grandes qualités artistiques il gravit allègrement tous les échelons de la profession et obtint le titre très envié à l’époque de Maitre Graveur. Puis l’heure de la retraite arrivant, il quitta avant moi le quai de Conti. Comme pour chacun d’entres nous, une petite fête fut organisée pour honorer ce départ. Parmi les cadeaux qui lui furent offerts, figurait une petit traction ressemblant &étrangement à celle de la folle équipée de leur jeunesse ; étant passionné par cette mythique voiture que je collectionne depuis quarante ans, j’en avais réalisé une réplique fidèle à l’originale, grâce à quelques photographies que Jean-Luc m’avait confiées. Il existe de cette réalisation seulement deux exemplaires au monde, un chez Jean-Luc, et avec son autorisation un deuxième pour ma collection.
Voilà ce que je peux vous confier sur mon parrain de cœur, qui coule des jours heureux à Cluny où il met tout son savoir faire et ses qualités à la restauration de maisons anciennes chargées de notre histoire.
Bien cordialement
Jean-Yves Thébault