Médaille

Hippolyte Bayard

Qui a entendu parler de ce monsieur Hippolyte Bayard ?

Personne, je gage… Pas moi, avant que l’on me demande de créer une médaille en son honneur.

À la Monnaie, il y a (avait ?) une grande et belle association sportive et culturelle, l’USCM, qui regroupait des dizaines de sections… C’était un sacré ciment parmi les personnels ouvriers (et un peu les fonctionnaires). J’étais membre de la section ski et de la section photographie. Cette section photo participait chaque année au salon inter finances de la photographie, dans le cadre de l’ATSCAF.

Pour célébrer le 150^e anniversaire de la première exposition photographique en 1839, l’ATSCAF a eu envie de célébrer Hippolyte Bayard qui fut un des quatre pionniers de la photographie, avec Niepce, Daguerre et Talbot.

Mais Bayard était fonctionnaire, « il entre au ministère des Finances comme commis de 4^eclasse au service des contributions directes. Il sera promu commis principal de 1^reclasse en juillet 1845 ». Il n’a pas pu faire valoir sa place parmi les pionniers…

Jean-Pierre Buffeire (Initiales JPB sur la face) fut chargé par l’ATSCAFF de voir avec la Monnaie s’il était envisageable d’éditer une médaille dans la “Collection Générale”. Après un refus poli, il fut choisi de la faire fabriquer à titre privé, et je fus sollicité en qualité de membre de l’ATSCAFF et graveur.

Pour la face, la recherche de documents me fut grandement facilitée par JPB, et j’ai combiné deux autoportraits de Bayard, que j’ai transcrits en modelage sur une pâte à modeler très dure, dont j’ai cherché à garder la texture bien visible. La présence de l’appareil photo rappelle que nous sommes vraiment aux origines de cet art !

Pour le revers, il me fallait choisir une des photos de cette première exposition, ce qui me fut assez facile, puis, que je trouve une méthode de gravure pour l’interpréter… Ce ne fut pas très difficile d’interpréter les noirs et les blancs de la photo par des creux légers accompagnés d’une ciselure granitée destinée à accrocher la patine.

Le poinçon a été gravé en taille directe, trempé puis enfoncé, pour insculper le texte dans la matrice.