Ma participation au concours monétaire pour célébrer le cent cinquantième anniversaire de l’édition de son « Histoire de France ». 1833-1983
Pour créer mon dessin, je m’étais plongé dans l’œuvre immense de cet historien, évidemment controversé. Imaginez les débats sans fin si un historien se lançait actuellement dans une telle aventure ! Pour les époques anciennes, les esprits sont un peu apaisés… mais dès que l’on arrive au XVIIIe siècle, les passions se réveillent. Et que dire pour le XIXe siècle !
Je ne prendrais donc pas parti, j’en serai bien incapable… Je connais juste quelques contrevérités qui survivent au sujet de certains de ces héros qu’il a mis en valeur.
Pour la face, j’ai choisi le portrait qu’en a fait ThomasCouture en 1843. (Fig. 1 et 2)
J’ai arrêté le buste par une plume d’oie. Sur le fond figurent le nom et les dates du personnage, ainsi que tous les textes réglementaires. Le résultat est vraiment très classique et sage.
Thomas Couture, 1815-1879. https://www.wikiart.org/fr/thomas-couture/
Au revers, je me suis servi d’une des citations de Michelet : « Dans ces jours mémorables, une grande lumière se fit, et j’aperçus la France ».
J’ai traité la France sous la formed’un livre ouvert, sur les pages duquel sont figurés des troupes devancées de héros.
Figurent aussi la valeur faciale, les dates de l’édition de l’ouvrage -1833- et de la parution envisagée de la pièce -1983-.
Encerclant le tout, la citation : « UNE GRANDE LUMIÈRE SE FIT, ET J’APERÇUS LA FRANCE ». (Fig. 3)
Avec 38 ans de recul, j’ai un jugement mitigé sur mon travail.
Sur la forme, le dessin est mièvre, et la présentation indigente. Mais c’était celle qui était en vigueur à cette époque. (Fig. 4).
Sur le fond, je trouve que le texte de la face est traité de façon trop égale, peu créative, et qu’il est trop présent. Au revers, si l’idée de la France présentée sous forme de livre est intéressante, j’aurais dû traiter les personnages d’une façon beaucoup moins réaliste.
Ce travail étant personnel, il est signé. Si la pièce avait été éditée, elle l’aurait été aussi.
J’ai découvert, en commençant cet article, que ce concours n’a pas donné lieu à la création d’une pièce ! J’ai dû le savoir, mais je l’avais oublié… Donc, je ne pourrai pas comparer mon projet avec celui qui aurait été choisi.
https://10francsgenie.fr/gravure/petite-histoire-monnaies-commemoratives/
Je pensais présenter ce dessin dans le cadre d’un article regroupant une dizaine de projets n’ayant pas abouti. C’était sans compter sur l’intérêt porté par notre ami Didier Déchamp, qui est entrain d’écrire un livre sur les histoires méconnues de la ville d’Hyères, où est décédé Michelet ! Alors, je me suis décidé à avancer l’écriture ci-présente. (Fig. 7, 8 et 9). Bonne chante, Didier, pour ton ouvrage !
PS En 1983, l’Académie Française n’avait pas encore rendu obligatoire l’accentuation des E.
Pour découvrir Jules Michelet, je vous invite à lire quelques articles :
Nota :
« L’œuvre de Jules Michelet se caractérise ainsi plus par son écriture généreuse et enthousiaste, sa passion de conteur que par sa vérité historique. C’est en effet de lui que découlent d’importantes erreurs historiques ainsi qu’un grand nombre de mythes qui ont eu et ont toujours une forte emprise sur notre histoire. Michelet nous a ainsi légué une relecture romanesque de l’histoire de France, une légende qui nous donne à rêver, mais qui nous montre également les dangers de la confusion entre morale, pouvoir et l’Histoire ».
Quelques héros de l’Histoire de France :
Le Grand Ferré
https://www.franceculture.fr/emissions/les-lundis-de-lhistoire/un-heros-paysan-medieval
« En pleine guerre de Cent Ans, le Grand Ferré, un paysan picard athlétique et courageux, repoussa victorieusement une troupe de soldats anglais qui attaquait son village ».
Bayard
Chevalier sans peur et sans reproche
http://vallee-du-ciron.com/Documents/Ouvrages/Michelant/1524.Bayard.htm
« Parmi cette société corrompue et élégante du seizième siècle, qui, des souvenirs chevaleresques, n’avait recueilli que les brillantes folies, les témérités aveugles, les galanteries recherchées, les emprises aventureuses, Bayard fut le seul qui se rappela les pures et naïves vertus du passé : il les pratiqua dans toute leur sincérité ; et, s’il appartient par son intrépide courage à la chevalerie, il la rappelle aussi par sa vive piété, par la délicatesse de ses sentiments et par sa loyauté ».