Alias Tonton Herman ; Adolphe ; l’Ara-Thoré
Je pourrais écrire des pages sur « cet individu » ! Mais je vais me limiter à des faits marquants.
Lorsque je me suis inscrit au concours d’entrée de l’AdG, Pierre Rodier m’a guidé vers quelques graveurs capables de m’aider à me préparer… Les épreuves étaient nombreuses et variées, et même ma formation pluri disciplinaire d’artisan ne me permettait pas de tout connaître !
Pour l’épreuve de « lettre sur pied », c’est-à-dire la gravure d’un poinçon de lettre destiné à la frappe, Pierrot m’a conseillé de voir avecJean-Pierre Réthoré, issu de l’École Estienne, et ancien graveur de l’Imprimerie Nationale.
« Monsieur Réthoré »m’a donné quelques explications plutôt « fraîches »… Rentré chez moi, j’ai entrepris de graver des poinçons, et j’ai choisi les lettres constituant mon nom.
Je suis revenu quelques semaines plus tard, et j’ai montré mon travail à « Monsieur Réthoré » qui m’a dit :
— Si c’est tout ce que tu sais faire, le jour du concours, tu peux rester chez toi » !
Une fois asséné ce coup de marteau, il m’a expliqué, montré, très pédagogiquement, mais sans décrocher un sourire… et a été un tout petit peu moins revêche lors de mes visites suivantes.
NB : J’avais conservé soigneusement ces poinçons, et, pour son départ à la retraite, je les lui ai offerts dans une boîte à poinçons sur laquelle j’avais écrit la phrase désormais célèbre :
« — Si c’est tout ce que tu sais faire, le jour du concours, tu peux rester chez toi » !
Vous l’aurez compris, Réthoré avait un satané sale caractère, mais c’était un excellent graveur, de bons conseils… sauf qu’il ne fallait pas lui marcher sur les pieds… chose que je me suis souvent amusé à faire, pour le plaisir de l’entendre m’engueuler !
Les dernières années de son activité, nous étions isolés de l’AdG, tous les deux dans le même local, dos à dos. Je garde un souvenir ému de ces temps-là.
Lien utile : l’article de Nicolas Salagnac sur JPR
http://www.nicolas-salagnac.com/jean-pierre-rethore-mof-1986-gravure-modele-sur-acier-en-relief/
