Je m’appelle Rida ROTY, je suis né le 30/12/1955 à Maisons-Laffitte (Yvelines).

J’ai vécu toute ma jeunesse dans la région parisienne. Après le baccalauréat, j’ai étudié la langue arabe à l’école des Langues'O puis à la Fac de Censier où j’ai obtenu une licence d’arabe. Plus tard, j’ai passé le concours de professeur des écoles et j’ai enseigné aux jeunes enfants. J’ai été directeur d’école élémentaire à Avignon puis à Caen où je réside actuellement.

Je suis maintenant à la retraite, mais je continue à corriger pour le CNED des copies d’arabe de collégiens.

Enfant, je savais que le grand-père de mon grand-père avait dessiné la Semeuse et j’avais remarqué son nom O. Roty inscrit en tout petit sur les monnaies. J’appréciais particulièrement les belles pièces de 5 francs en argent avec cette belle Semeuse qui semblait danser dans sa robe flottant au vent, une belle monnaie en argent que mes parents m’offraient dans les grandes occasions.

À l’école, j’épatais mes camarades en leur disant qu’ils avaient tous eu dans leurs mains ou au fond de leur poche une pièce de monnaie avec mon nom inscrit dessus, en leur disant que ce nom était écrit à des millions d’exemplaires et qu’il circulait de mains en mains depuis des dizaines et des dizaines d’années...

La figure de cette dame qui semait généreusement à tout vent, des graines d’espoir et d’amour m’avait marqué. J’étais flatté aussi de voir à quel point cette Semeuse plaisait et était si souvent utilisée en philatélie et comme support publicitaire.

Un jour, adolescent, je suis allé à Paris rue Vivienne pour y vendre un Louis d’or. C’est en donnant mon nom au commerçant numismate que j’appris avec étonnement que mon ancêtre Oscar Roty était extrêmement connu et grandement apprécié par les professionnels et les collectionneurs. J’ai acheté alors ma première belle médaille signée O. Roty, une République casquée en bronze frappée pour le Centenaire de la Banque de France. C’est à partir de ce jour que j’ai commencé à rechercher dans les foires, sur les brocantes et sur internet les médailles, les fontes, les décorations et les monnaies de mon arrière-arrière-grand-père et a constitué un patrimoine familial de plus d’une centaine de médailles de mon ancêtre. En même temps j’ai commencé à collectionner avec amusement les multiples utilisations de la Semeuse dans la publicité, la presse, les cartes postales, les jetons, les billets de nécessité ou de loterie.

J’ai participé à la création d’une page consacrée à Oscar Roty sur Wikipédia.

J’ai souvent eu l’occasion de travailler avec mes petits élèves sur cette monnaie républicaine et de leur parler du symbolisme du semeur.

Dans mes recherches, j’ai été en contact avec des collectionneurs et des passionnés et c’est ainsi que j’ai connu Jean-Charles Viguier qui était un admirateur de O. Roty et de la Semeuse. Il avait comme pseudo Rotylagriffoul, et c’est ce qui m’avait intrigué.

En 2017 j’ai découvert sur Facebook le groupe « Rotylagriffoul – les monnaies fautées », puis de fil en aiguille, d’autres groupes numismatiques qui m’ont fait un accueil très sympathique.

Jean-Charles Viguier m’a incité à faire mon propre groupe. J’ai donc créé le 7 août 2017 « La semeuse de Roty » pour faire connaître et partager mes connaissances sur la vie et l’œuvre de Oscar Roty.

Pour faire connaître le groupe, j’ai d’abord invité quelques connaissances, puis j’ai regardé sur Facebook qui serait susceptible d’être intéressé. C’est ainsi que j’ai remarqué une photo d’une « Semeuse en haillons » utilisée lors d’une manifestation des employés de la Monnaie de Paris pour protester contre son démantèlement. J’ai invité sur mon groupe l’auteur de cette caricature amusante. Et voici comment le 1 septembre j’ai fait la connaissance de Jean-Luc Maréchal, un ancien graveur de la Monnaie de Paris qui a accepté mon invitation avec plaisir.

Le 18 septembre, au détour de commentaires sur des publications au sujet de Roty, M. Maréchal nous révèle qu’il est le créateur de la pièce de 10 francs illustrée du « Génie de la Liberté ». Ce fut le début d’une superbe et incroyable aventure ! Jean Luc Maréchal nous a fait connaître son métier, nous a partagé ses connaissances dans des domaines les plus variés, nous a abreuvés de dessins, explications, écrits, croquis, photos, vidéos qui nous ont tous enthousiasmés et charmés.

Sur les différents groupes numismatiques de Facebook, j’ai eu de plus en plus souvent l’occasion d’utiliser mes connaissances en arabe pour aider à identifier des monnaies arabes aux écritures difficilement déchiffrables pour beaucoup de numismates.

En novembre 2017, la découverte d’un trésor monétaire à Cluny comportant une vingtaine de magnifiques dinars arabes en or m’a stupéfié et émerveillé. Mes connaissances en langue arabe m’amènent à m’intéresser aux monnaies islamiques surtout celles d’époque médiévale ainsi qu’aux monnaies ottomanes comportant de belles calligraphies. L’occasion s’est présentée à moi, quelque temps après, de pouvoir acheter plusieurs lots de dirhams en argent non identifiés. Je commence ainsi à collectionner les monnaies islamiques, à vendre mes doubles et en acheter quelques autres.

Jean Luc Maréchal étant lui-même arabisant, nous échangeons souvent sur le sujet, il devient même mon client privilégié, car il apprécie lui aussi les calligraphies de ces monnaies et leur histoire passionnante. Il s’intéresse surtout aux monnayages du 12^e et 13^e siècle contemporain de la construction de sa maison.

J’apprécie particulièrement chez cet homme sa générosité, sa volonté de transmettre des valeurs et des connaissances avec pédagogie et sensibilité, ses messages d’universalité, son respect et sa reconnaissance de l’autre avec fraternité et paix.

Jean Luc Maréchal m’a généreusement légué des documents en rapport avec la Semeuse et avec la langue arabe. J’ai été très touché par son geste et apprécie sincèrement son amitié.