Graveur sur Acier
30. Gratte-boësse
Voilà d’abord un nom plutôt bizarre… Tellement bizarre que la majorité des utilisateurs écorche son nom et l’appelle « gratte-bosses »…
Cette bizarrerie est suffisante pour me donner l’occasion d’écrire un petit article.
Recherche dans le dictionnaire :
Terme de doreur. Sorte de brosse servant à étendre un amalgame d’or et de mercure, et pour brosser les pièces de métal trop frappées du feu.
Terme de monnayeur. Brosse à nettoyer les boutons d’essai.
GRATTE-BOËSSE. — Exemple : Après cela, on se met à dorer en procédant ainsi : on nettoie et on polit soigneusement avec des gratte-boësses l’ouvrage que l’on veut dorer ; ces outils sont très connus et se vendent chez les merciers ; mais les marchands n’en fabriquent que d’une seule et même dimension…. il faut donc en faire soi-même de grands et de petits avec du laiton mince comme du fil à coudre, dont on forme une brosse de la grosseur du doigt, plus ou moins, suivant le besoin.
Œuvres de Benvenuto Cellini, trad. de L. Léclanché, traité de l’orfèvrerie, ch. XIV, t. II, p. 340.
Je vous présente mon gratte-boësse (photo 1), ainsi qu’un deuxième, également ancien, fait de fils de laiton bien serrés dans un manchon en cordelette. Et puis deux gratte-boësses modernes, en fibre de verre…
Mais à quoi est-ce que ça sert précisément ? À un peu tout… Moi, je m’en servais pour nettoyer mes limes et mes rifloirs, qui ont toujours tendance à s’encrasser. Il me servait également à décrasser les rondelles de plomb dont j’allais me servir pour faire mes essais (mes fameux plombs d’essai qui servaient vraiment à essayer) !
C’est un outil qui traine tout le temps sur l’établi d’un graveur !