Graveur sur Acier

15. La gravure à l’acide

L’acide a été utilisé à différentes époques et pour des fonctions complètement différentes. Je vais tenter de vous éclairer… (Il va encore falloir que je fasse des petits dessins…).
L’acide a été utilisé pour rendre mate la surface d’un acier, dans un but décoratif.
Ça a été le cas pour des lames d’épée, et des armures…
Pour faire un décor, on protège avec un vernis toutes les parties que l’on veut garder brillantes. On fait séjourner son bout d’acier dans l’acide qui va attaquer l’acier d’une façon uniforme. Le grain dépendra de la dilution de l’acide.

On utilise aussi l’acide pour mettre en valeur le décor d’un acier damassé. Là, c’est la différence de dureté entre l’acier et le fer qui va décider des zones attaquées. Le polissage des parties dures, en relief, mettra en valeur le décor.

Acides : nitrique, sulfurique, chlorhydrique… «ça dépend»…

En médaille ou en monnaie, il n’est pas envisageable de réaliser sa gravure à l’acide… sauf dans des cas bien particuliers :
Les médailles dessinées par Georges Mathieu étaient prévues avec une profondeur uniforme en général, et un atelier d’acide a été développé pour les nombreuses médailles de Mathieu qui fut l’artiste officiel sous Giscard-d’Estaing…
À un point tel que ce Monsieur avait voulu s’approprier la technique que nous avions mise au point, et l’appelait la « mathéotypie » !!! (Vraiment gonflé le gars) !!! cf photos.

Par contre, nous avons utilisé l’acide pour nous aider dans les relevés de poinçons et les enfonçages de matrices. L’acide remplaçait en partie le travail du graveur.

Il faut donc observer ce qu’il se passe lors de ces opérations. La pointe préparée est peu à peu appuyée au balancier, écrasée sur la gravure à relever, comme on le fait avec un vulgaire bout de pâte à modeler ! L’opération va se faire en de nombreux appuis successifs, la plupart séparés par un recuit du poinçon. La zone à relever va s’élargir progressivement.

Mais il est impossible de continuer à étendre la zone relevée tant qu’il subsiste un ou des manques dans la zone centrale !!!
Le travail du graveur va donc consister à aider l’acier à venir remplir ces zones.
Lorsque l’on va utiliser l’acide, ce travail d’aide sera aussi indispensable.
Chaque graveur peut mener plusieurs relevés simultanément, pendant que l’acide va travailler pour lui.

Au fur et à mesure que la gravure « monte », on va diluer l’acide pour avoir un grain de plus en plus fin, et arriver à un satiné très léger.
Toute fois, un grattage manuel sera souvent nécessaire en phase finale.

Nota : Cette technique a été peu à peu délaissée pour des raisons d’hygiène et de sécurité. Les graveurs respiraient les vapeurs d’acide, malgré des dispositifs de hottes aspirantes. Et aussi, nos effluents, même trités, finissaient dans la Seine tout proche… et celà ne plaisait pas!

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